lundi 16 mai 2016

POUSSE TOI DE LÀ QUE JE M'Y METTE !

Les douleurs ligamentaires de la grossesse :

Votre femme hurle à la mort, ne peut plus respirer, tenir debout, allongée ou assise ? Pas de panique...facile à dire lorsque vous n'êtes pas le spectateur impuissant d'une séance d'exorcisme dans laquelle votre dulcinée se tord de douleurs et convulse comme possédée ! Madame expérimente probablement le nouveau cadeau surprise de la grossesse, à savoir les douleurs ligamentaires.
Il y a 3 jours, en rentrant du boulot, ma femme m'a raconté cette pénible sensation qui l'a clouée sur place. Impossible de continuer à marcher, accompagné de son collègue, Madame s'est arrêtée net, pliée en deux et incapable de reprendre son souffle. Dans un élan d'empathie extrême, je lui ai dit qu'elle était quand même un peu chochotte et que son mal de ventre était peut être dû à une consommation excessive de chocolat...
"Tu sais, moi aussi, après avoir bouffé trop de sucreries, j'ai les boyaux qui travaillent et c'est vrai que c'est pas très agréable comme sensation, mais de là à en faire tout un pataquès, il faut quand même pas exagérer ! T'as finalement trouvé des toilettes, non ???"
Je n'ai même pas eu le temps de terminer ma phrase que j'ai senti des yeux revolvers décharger toutes leurs munitions sur le pauvre bouffon de service qui n'a toujours pas compris qu'il fallait manipuler l'ironie en toute mesure avec les femmes enceintes, sous peine de se faire trucider sur place... Heureusement que Madame n'avait pas de couteau sur elle, car je pense qu'elle me l'aurait planté direct dans le bide en tournant plusieurs fois la lame autour de mes viscères pour me faire comprendre ce qu'elle avait ressenti ce matin là. Plutôt qu'une arme blanche, elle a dégainé son portable pour googleliser "douleurs ligamentaires femme enceinte" et me coller dans la face, dans la demie seconde qui a suivi, un article intitulé "les douleurs qui tuent !!!". Je ne m'avancerais pas à faire une analyse sémantique du lexique utilisé dans ce titre ni même parler du poids des trois points d'exclamation qui a eux seuls laissent entendre les cris qu'ont pu pousser les femmes face à cette torture !
Car, selon l'article et la description faite par Madame, il s'agit bien d'une torture à la flamme bien Moyenne Ageuse, comme dirait Marcellus Wallace dans Pulp Fiction. Imaginez vous, une cage sur le ventre, enfermant un récipient dans lequel on a mis le feu et un rat, qui pour ne pas finir en kefta ketchup, va se frayer un chemin en vous dechiquetant l'abdomen...on doit pas être loin des sensations d'un bon "Space Mountain" là !
Si cette image ne vous parle pas, vous pouvez tout aussi bien, vous imaginer le ventre dépecé, les muscles mis à nus et minutieusement cisaillés pour faire apparaître des centaines de nerfs à vif. Vous voilà transformé en harpe vivante, qui attend patiemment qu'un guitariste de punk métal vienne se taper un bon petit solo endiablé...rien que d'écrire ces mots et j'en ai la tête qui vacille !
Toujours est-il que notre maçon portugais de têtard a entamé les travaux d'extension dans l'utérus de Madame. Le temps des finitions semble encore loin, puisqu'il attaque le gros oeuvre en faisant tomber à la masse quelques cloisons...Madame, quant à elle, espère qu'il ne transformera pas sa petite chambre de bonne en loft industriel !


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