BIG DADDY IS WATCHING YOU !

La surveillance de bébé :

D'un naturel anxieux, je me demande déjà comment je vais gérer l'arrivée de bébé à la maison. Comment vais-je m'assurer qu'il respire bien et qu'il ne s'étouffe pas dans sa gigoteuse ? Est-ce que je serais condamné à faire des aller retours incessants jusqu'à sa chambre pour voir s'il bouge ? 

Pour les premières semaines, ces questions ne devraient pas trop me préoccuper car Madame souhaite avoir près d'elle son bébé, ce qui facilitera notamment la gestion de l'allaitement pour elle, du moins c'est l'argument qu'elle m'a présenté...mais personne n'est dupe, elle flippe aussi !

Dernièrement, j'ai découvert chez une collègue un objet qui pourrait calmer toutes mes angoisses : une sorte de tablette wifi sur laquelle nous pouvons contempler bébé pendant son sommeil grâce à une caméra infrarouge. Je me suis dit que si je me réveille en sursaut, en sueur, paralysé par un coup de flippe irrationnel, je n'aurais qu'à tourner la tête pour voir mon têtard  dans les bras de Morphée sans avoir à me lever, la tête dans le cul en me cognant sur les bords du lit, ce qui réveillera Madame qui ne manquera pas de me rappeler que tout va bien et que c'est seulement la dizième fois que je la réveille par la même occasion. Je n'aurais pas à traîner ensuite les pieds jusqu'à la chambre de bébé que je devrais bercer dans mes bras pendant une heure après l'avoir inmanquablement réveillé en ouvrant la porte comme un bourrin ! Au delà de tous ces points positifs, ce petit bijou high tech offre un petit bouton permettant de parler à bébé, et donc de le rassurer s'il pleure tout en restant peinard, bien au chaud, au plumard !

Bon, les plus sceptiques me diront certainement qu'il s'agit ni plus ni moins d'un baby phone avec des images ... ouais ... possible... mais en tout cas, ça claque ... j'aurais l'impression d'être James Bond !

Après quelques minutes de réflexion, je me suis finalement dit que cet appareil censé apaiser les craintes risque au contraire de me faire encore plus flipper. En effet, je ne suis pas sûr que l'image en noir et blanc de la caméra infrarouge et son format grand angle soit des plus rassurantes...Imaginez-vous en plein sommeil, réveillé subitement par un bruit bizarre et découvrir, dans l'obscurité de votre chambre, le visage de votre têtard vous fixant en gros plan sur le moniteur : sensations "Paranormal Activities" assurées !!! Plutôt que de changer la couche de votre môme, c'est votre caleçon qu'il faudra certainement changer !!!

Et puis, bon, d'un point de vue moral, je ne suis pas sûr, encore, de vouloir faire de ma progéniture un personnage de télé réalité et de le confronter à une surveillance pénitentiaire dès les premiers mois de sa vie ! Tiens, ma puce, pour tes 6 ans, je t'ai acheté un bracelet électronique, comme ça papa saura toujours où tu es ! C'est cool non ? Allez, enfile ta bourka avant d'aller à l'école !!!

CE QUE VEULENT LES FEMMES ENCEINTES

Savoir rassurer les femmes enceintes :

Je viens de revoir, ce soir, à la télé, "Big Fish" de Tim Burton. Un très bon film dans lequel un fils apprend à connaître son père qui lui a toujours conté des histoires qui lui apparaissent maintenant farfelues à l'aune de la trentaine. Ces fantastiques aventures qui avaient peuplé son imaginaire d'enfant ne lui suffisent plus pour appréhender l'identité propre de son père. Il a besoin de faits, de vérité, pour selon lui, vraiment connaitre son père avant de réaliser que la fantaisie qui a travesti la trivialité de son quotidien fait partie intégrante de la vie de son paternel.
À la fin du film, je me suis amusé à penser que ma femme, et probablement toutes les femmes enceintes, aimeraient qu'on leur conte de telles histoires, que l'on travestisse également leur quotidien afin d'apporter une touche de fantaisie à leurs désagréments et aux changements qui s'opèrent, sans leur consentement, tout au long de leur grossesse.
Voici la journée que ma femme a vécu...ou aurait aimé vivre aujourd'hui :
Il est 3h30 du matin, et même si je n'ai pas à me lever aujourd'hui pour me rendre à un déjeuner de charité à New York au profit de mon association pour les jeunes orphelins lépreux du Botswana, je décide toutefois de faire un aller-retour rapide, à bord de mon jet privé, pour la Floride. Ma femme adore le goût et la douceur des oranges de Floride fraichement pressées, et j'adore faire plaisir à ma femme ! J'embarque donc dans mon jet privé, un prototype high tech développé par les meilleurs scientifiques et ingénieurs de la NASA qui peut voler à Mach 12 et relier Orleans - Miami en une petite heure. Ça tombe bien, les deux heures de trajet correspondent au temps que je passe quotidiennement pour sculpter mon corps d'athlète, car sans aucune fausse modestie, je peux avouer, qu'avant de me lancer dans le mécénat et le caritatif, j'étais un champion d'Arts Martiaux. Ce court voyage me permets donc d'effectuer, sans même trop transpirer, mes habituelles 1200 pompes et abdos et d'arriver à la maison pour 5h30 avec mon kilo d'orange que je m'empresse de presser. Je prépare une omelette onctueuse à la truffe, quelques tranches de bacon grillées et des toasts  tout juste chauds que je dépose sur un plateau en argent. Je réveille en douceur Madame en l'embrassant tendrement et en lui susurrant à l'oreille :
"Ma chérie, ton petit déjeuner est prêt !"
"Merci, mon amour ! J'ai fait un cauchemar horrible...j'étais au boulot et la directrice m'obligeait à porter des chaussures de sécurité, à récurer le sol d'appartements en respirant des produits toxiques qui me brûlaient les poumons...elle me voyait trimer et se moquait de moi avec un rire démoniaque...c'était horrible !!!"
"Ne t'inquiète pas ma chérie, tu n'auras plus jamais à travailler là bas ! J'ai réglé le problème. Hier après midi, pendant que tu faisais la sieste, j'ai rendu une petite visite à ta responsable et nous avons eu une petite discussion. Je lui ai fait bouffer toutes ses éponges et lui ai laminé le dos à coups de chaussures de sécurité avant de l'asperger de Récuro 2000 et de craquer une allumette en la regardant droit dans les yeux. Je l'ai menacé de l'immoler si elle n'acceptait pas de te changer de poste, finalement elle m'a proposé de doubler ton salaire et que tu restes à la maison !"
"Merci John, tu es vraiment..."
"Formidable ? je sais ma darling ! Et que dirais-tu, si après ton petit déj, je te faisais couler un bon bain moussant et que je te masse le dos et les jambes avec de l'huile d'amande douce ?"
"Comment fais-tu pour lire dans mes pensées ? Tu es vraiment..."
"Formidable ? Je sais ma darling !".
Je lui ai donc fait couler un bain, pas trop chaud, avec de l'huile essentielle de papaye et quelques pétales de rose. Romantique de nature, j'ai lancé une playlist de musiques apaisantes dans laquelle figure évidemment la discographie complète de Whitney Houston et d'Aretha Franklin. Je me suis déshabillé, lui offrant à voir la plastique irréprochable de mon corps, abdos saillants et muscles bandés avant de la saisir dans mes bras et de la porter comme une plume jusqu'au bain bouillonnant. J'ai pris une éponge naturelle, que j'avais ramené de la Grande Barrière de Corail en Australie lors de mes nombreux déplacements pour les enfants culs de jatte de Tasmanie, et j'ai commencé à lui frotter délicatement le dos. Après deux heures de massages tantriques et après lui avoir déclenché une multitudes d'orgasmes rien que par le contact de mes doigts, je l'ai amoureusement enveloppé dans un peignoir de lin et j'ai descendu les quelques marches qui mènent à la baignoire, nu comme un ver, des gouttes d'eau ruisselant sur chaque centimètre carré de ma peau, le sexe turgescent de plaisir et faisant office de porte serviette. Le timing était parfait, puisque c'était à ce moment précis que la chanson de "Dirty Dancing", "The Time of My Life" a commencé à caresser les oreilles de ma femme. Je me suis posté devant elle, les bras en croix, l'invitant d'un sourire complice à plonger dans mes bras. Je l'ai saisi à bout de bras, comme un petit oisillon tombé du nid , tout en réalisant la parfaite imitation de la chorégraphie du film. Elle virevoltait avec grace aux quatre coins de la pièce, l'oeil hagard en me disant dans un murmure orgasmique :
"Tu es vraiment..."
"Formidable ? Je sais ma darling !".
....
Au final, je me rends compte que la réalité n'est pas si éloignée du fantasme...à quelques détails près :
- Je ne voyage pas en jet privé mais en C3.
- Mes oranges ne viennent pas de Floride mais d'Auchan.
- Au lieu des 1200 pompes, j'en fais que 12.
- J'écoute ses doléances mais n'étripe encore personne.
- L'éponge naturelle n'est qu'une fleur de douche synthétique.
- La chorégraphie sur Dirty Dancing se résume à quelques pas de danse sur du Hip Hop pour la faire marrer...
Mais finalement les intentions sont les mêmes, non ???

HAPPY BIRTHDAY MAMAM !

Mes parents viennent déjeuner ce dimanche à la maison, notamment pour fêter l'anniversaire de ma mère. Mon père a préparé sa fameuse tarte aux pommes régime pur beurre et 100% sucre, Madame se lèche déjà les babines. Nous avons fait les courses la veille pour préparer un bon ptit bourguignon et pour trouver également des éventuels substituts d'alcool car la dernière fois que nous sommes allés déjeuner chez mes parents, ils ont lourdement insisté pour que Madame goûte une larmichette d'hydromel. Pourtant, on avait bien cogité en amont et nous avions trouvé le prétexte bidon (mais qui marche encore pour les parents  !) du fameux traitement antibiotique.
"Un ptit apéro ?"
"Bah, Madame va boire un jus de fruit, elle fini son traitement d'antibiotique pour son angine, et la dernière fois qu'elle a bu de l'alcool avec des antibios, elle a été malade comme un chien..."
"Oooh, c'est pas une ptite goutte d'hydromel qui va la rendre malade quand même, hein...?"
Elle : "Euuuh, ta mère a raison, je vais juste me tremper les lèvres..."
Qu'est-ce qu'elle ne ferait pas la fayotte pour se faire bien voir par la belle famille ! En attendant, nous voilà bien servis, enfin surtout elle avec un bon demi verre d'alcool, ses lèvres ne sont pas parties pour faire trempette mais bien pour plonger dans le grand bain. Elle me regarde, l'air désemparé, m'invitant à lui lancer une boué de sauvetage pour éviter qu'elle ne fasse naufrage dans ce grand verre qui lui fait face. Je jette un coup d'oeil à droite, à gauche, personne ne me voit, je me saisis de l'hydromel et me l'enfile cul sec dans le gosier et repose le godet à la vitesse de la lumière. Mon père se retourne, regarde Madame, étonné de voir comme par enchantement un verre vide en l'espace d'une fraction de seconde...
Elle : "Huummm, c'est bon mais c'est sucré..."
Pour éviter cet écueil, nous nous mettons donc à la recherche d'un produit sans alcool qui pourrait faire office de vin niveau texture et apparence pour ce nouveau déjeuner familial. Je tombe finalement sur une sangria sans alcool qui fera l'affaire.
Le lendemain, mes parents arrivent, on s'embrassent, papotent un peu et nous nous installons finalement à table pour prendre l'apéro. Je prend la commande chacun, sers les verres et termine bien évidemment par Madame en lui demandant bien fort, histoire que tout le monde entende bien, ce qu'elle veut boire.
Elle : "Je vais prendre un verre de vin s'il te plait."
Moi : " Un verre de vin...c'est parti pour un verre de vin !"
Je débouche la bouteille en faisant sonner le bouchon comme jamais, je déverse discrètement l'équivalent d'un verre dans l'évier, et je lui serre la fameuse sangria...Merde, elle a pas vraiment la même couleur que le pinard que je viens d'ouvrir...
Nous trinquons à notre bonne santé autour d'un petit assortiment de tomates cerises, chips, saucisson et autres canapés. Mon père tend son verre à Madame et lui lance :
"Tiens, il a une belle couleur ton vin, toi !!!"
Une petite goutte de sueur commence à perler sur mon front...Vite réagis, putain...trouve quelque chose à dire... Je vois ma petite femme qui commence à s'affaiser sur sa chaise, dans la panique, elle se saisit même d'une rondelle de saucisson qu'elle se fourre dans la bouche...Ptain, on va se faire griller au bout de 10 minutes, quelle bande d'amateurs !
Moi : "Ouaaais, c'est...un fond de cubis...qu'il fallait finir...il a dû tourner au vinaigre à mon avis...hein ?
Elle : "Ouais, il est pas terrible...mais je vais m'en contenter !"
On se retrouve quelques minutes plus tard dans la cuisine, elle et moi, et décidons d'annoncer la nouvelle à mes parents lorsque nous donnerons les chocolats à ma mère pour son anniversaire.
Le déjeuner se passe à merveille et nous arrivons finalement au dessert sans aucune autre péripétie. Je m'en vais dans la chambre chercher le petit ballotin dans lequel je dissimule une photo de la dernière échographie passée. Je reviens, un peu ému à l'idée d'offrir ce beau cadeau à mes parents (depuis le temps qu'ils attendent les pauvres !), et tends la boîte de chocolat à ma mère.
"Oooh, des chocolats, c'est gentil ! Ceux là, je me les garde, ton père n'en aura pas !"
Elle qui adore les chocolats et qui ne peut pas s'empêcher d'ouvrir toute boîte se trouvant à portée de mains, décide aujourd'hui de ne pas ouvrir son cadeau...J'y crois pas...Ils ont décidé de nous la faire à l'envers ou quoi !!!!
Moi : "Bah, vas-y, ouvre la ! J'en mangerai bien un quand même !"
Ouf, elle s'exécute, le ruban glisse sur la boîte qui s'ouvre tout doucement...
"Qu'est-ce que c'est que ça.............HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !"
Ca y est, je suis sourd, ma mère m'a perçé les deux timpans et ceux de tout le voisinage également ! Ses yeux rougissent, elle se lève, fait des bonds, la chienne de mes parents fait également des bonds en aboyant, des larmes coulent sur les joues de ma mère, mon père s'y met aussi...Trop beau !!!!
La surprise fut totale pour eux, malgré nos maladresses et nos excuses bidons, ils ont mordu à l'hameçon !

DE L'IMPORTANCE DES DESSOUS DE BRAS

Ma femme travaille dans une association d'insertion qui recrute du personnel pour l'entretien de bâtiments administratifs mais également de logements sociaux dans des quartiers sensibles. Tellement sensibles, que leur régie est l'un des lieux de planque de certains dealers qui passent tranquillement dans les couloirs pour aller chercher leur marchandise alors que Madame détourne le regard pour éviter de se prendre un coup de couteau dans le bide ! Mais bon, rassurez-vous, une atmosphère conviviale s'est installée entre tout ce petit monde puisque certains de ces jeunes passent même à la régie pour profiter de la machine à café le matin, faut dire que c'est moins cher que le pmu du coin ! Pour ajouter une touche de folklore dans ce monde surréaliste, les salariés de l'association sont souvent accueillis par une parade de scooters sur les trottoirs en mode rodéo-je-me-la pète-à-faire-des-roues-arrieres-sans-casques-et-à-frôler-les-ptits-vieux-qui-vont-acheter-leur-Ricoré-au Franprix-et-que-j'aimerais-trop-qu'ils-s'éclatent-les-chicos-sur-le-bitume-pour compléter-leur-look-scarface-de-pacotille !
Vous me sentez énervé et je dois avouer que vous avez raison car je ne me sens pas tranquille de savoir Madame au milieu de tous ces perdus défoncés à la 8/6 et lobotomisés par leur console de jeu qui pourraient sans état d'âme violenter ma ptite femme. Elle est pas du genre à se laisser faire mais par prudence on s'était procuré un tazer, au cas où... malheureusement, Madame flippe plus du bruit du tazer que de se prendre une baffe par un ptit con de 17 ans !
Au delà de l'implantation géographique de l'association et de l'équipe de direction qui ne comprent pas qu'une femme enceinte puisse avoir besoin de pauses pour s'asseoir un peu, Madame apprécie à leur juste valeur les relations qu'elle a pu tisser avec le personnel. La plupart des femmes qu'elle encadre sont sous contrat d'insertion et beaucoup sont d'origines africaines et ne parlent pas très bien français. Elles se respectent beaucoup et depuis que ma femme est enceinte, elles sont toutes aux petits soins avec elle.
"Mais nan ! Ne montez pas les étages, je vais descendre ! C'est pas bon pour vous ça !!!"
"Mais si, il faut que je fasse de l'exercice, j'ai pris du poids (désignant du doigt ses hanches et ses fesses) !"
"Mais nooooon ! C'est beau ça ! Vous avez des fesses d'Africaine, c'est beaaaauu ça ! Et laissez le balai et le seau, c'est trop lourd ça !!!"
"Regardez, vous avez déjà les mains prises, je peux au moins prendre le balai !"
"Mais noooon ! C'est bon ça, je le prends ! Il faut prendre soin de vous, bah oui hein ?"
Je crois que ma femme aimerait bien que je me transforme en Mama africaine, la vie serait plus simple pour elle à la maison !
Ce matin, elle ne s'est pas sentie bien et elle a failli faire un malaise. Un voile est apparu devant ses yeux et subitement elle s'est sentie très faible.
Une des employés lui a alors sorti un conseil mystique, que ma femme et moi avons encore du mal à saisir le sens.
"Quand vous avez des malaises comme ça, il faut aérer les dessous bras, si si !"
Je reste interloqué et bouche bée lorsque Madame me rapporte ces propos ésotériques tout en éclatant de rire. Je ne sais pas pourquoi, mais à ce moment, je me remémore un dicton africain présenté à la fin d'un journal télévisé et que vous avez certainement entendu dans de multiples bêtisiers :
"Qui avale une noix de coco, fais confiance à son anus !"
En dépit de l'exotisme de la métaphore, je perçois tout à fait l'image, et le sens est tout aussi cinglant qu'une bonne hémorroïde. Mais là, c'est quoi le rapport avec des dessous de bras et un malaise ???
Si on pue trop des aisselles, l'odeur âcre risque de nous faire tourner de l'oeil ??? Triviale comme explication mais peu pertinente ! Essayons l'angle scientifique pour percer cette énigme... Peut être que le fait de lever les bras permet au sang de mieux circuler et de se rediriger vers le cerveau pour éviter la syncope ??? Et pourquoi pas faire tourner les serviettes sur un air de Patrick Sébastien, ouais c'est géniiial... Le mystère demeure intact, peut être que si elle a des nausées demain, elle lui dira qu'il faut s'aérer les pieds ? En tout cas, j'en parlerai au gyneco dès notre prochaine rencontre !

FUTUR PAPA BLUES

Ouais, je sais le "pitch" n'est pas très vendeur, mais il serait complètement utopique de penser que tout sera extase, bonheur et contemplation durant les neuf mois de grossesse de votre femme. Eh oui, comme dans tous les manèges à sensations, il faut s'attendre à faire les montagnes russes car avant toute décharge d'adrénaline, il y a toujours un passage calme qui vous fera d'ailleurs apprécier d'autant plus les moments de haute intensité. Autant vous dire que pour moi, ce week end, ça n'a pas été "Space Mountain"  mais plutôt la pêche aux canards !
Ce fut calme, très calme, trop calme... J'ai conscience que Madame a besoin de repos, que ses horaires matinaux et son travail la fatiguent énormément, mais là, l'ambiance était en plus légèrement tendue. Pour quelles raisons ? Je n'en ai aucune idée !
Nous sommes dimanche, il fait gris, il fait froid...ça sent encore l'après midi tv...
Peut être que c'est mon humeur de dépressif qui contamine Madame comme un mauvais virus...J'espère que le week end se terminera sur une note un peu plus joyeuse et que nous serons capables de communiquer et de se rapprocher pour gagner en intimité...

C'EST LA LUTTE FINALE

Autant vous dire que ce n'est pas la joie pour Madame, niveau boulot. Depuis quelques mois, de nombreuses tensions sont apparues avec l'équipe de direction et j'ai l'immense privilège de bénéficier des comptes rendus quotidiens de ma ptite femme qui rentre tous les jours super vénère ! Il faut dire qu'il y a de quoi péter les plombs, mais j'essaie toujours de nuancer les différentes situations de conflits pour éviter que ne se mette en place une escalade des affrontements qui ne ferait qu'alourdir une atmosphère déjà tres pesante. Du coup, je passe systématiquement pour le méchant de service assujetti à la dictature de ces salauds de patrons.
"Mais, t'es de quel côté ??? Tu pourrais me soutenir quand même !!!"
Voilà toute la problématique binaire et manichéen des conflits, il y a forcément les "gentils" et les "méchants".
En tout cas, Madame est bien décidée à ne pas se laisser faire (et elle a bien raison !), et porte maintenant à bout de bras la bannière des opprimés, spoliés par l'attitude fasciste du patronat. Après, s'être rapprochée de l'Inspection du Travail et de ses délégués syndicaux pour obtenir des informations quant à des situations ubuesques au boulot, Madame commence à porter du rouge, à brandir le poing et se laisse pousser la moustache à la José Bové !
"Tous ensemble, tous ensemble hé hé !"
Je crains qu'elle ne monte les barricades très prochainement devant les portes de la Directrice, et qu'elle distribue des tracts aux salariés en les invectivant au mégaphone de ne pas courber l'échine, (qui grille sur un brasero de fortune), face aux injustices !
"Tous ensemble, tous ensemble, hé hé !"
Hier, elle a craqué et a dit ce qu'elle pensait à sa responsable, qui pour rester poli lui facilite aisément le transit intestinal :
"De toute façon, t'es qu'une menteuse et une fourbe !!!"
Pour un peu, elle la découpait à la faucille et la fracassait à coups de marteau ! Faut pas l'emmerder ma ptite femme parce qu'avec ses hormones elle peut facilement vous sauter à la gorge et ne plus vous lâcher la jugulaire : un vrai bain de sang !
"Tous ensemble, tous ensemble hé hé !!!"

LES NEURONES DE MAMAM#3

Je ne sais pas si c'est l'extrême fatigue, mais depuis un moment Madame ressent le besoin irrépressible de se surmotiver dans toutes les tâches qu'elle accomplie. Elle devient ultra méthodique et chacune de ses actions quotidiennes se transforment en "process" mûrement réfléchi avec son protocole et sa liste de vérification mentale. Bientôt, elle ira au chiottes avec un bloc notes sur lequel sera inscrit :
1) Ouvrir la porte des toilettes et allumer la lumière.
2) Réussir à déboutonner son jean sans se retourner le pouce et s'arracher les ongles.
3) S'asseoir délicatement sur l'abattant en centrant parfaitement ses fesses.
4) Pousser en pensant à sa respiration.
5) Ne plus respirer si l'atmosphère commence à piquer les yeux.
6) Analyser la texture des sels pour déterminer le nombre de feuilles de papier toilette à utiliser sans risquer le fameux doigt au caca.
7) Se relever en s'aidant du repose serviette.
8) Faire ses adieux au cassoulet de la veille avant de tirer la chasse.
9) Un petit coup de bombe pour Monsieur.
10) Se laver les mains à l'eau de javel.
11) Sortir en sifflotant, l'air léger.
Bref, si cela s'arrêtait à l'élaboration de micro tâches, je n'aurais rien à redire si ce n'est la féliciter pour tant de zèle pour un malheureux caca, mais cela ne s'arrête pas là ! Le syndrome Gilles de la Tourette la pousse à ponctuer chacune de ses actions d'un toc langagier  du genre "Ça, c'est fait !".
Dernièrement, elle préparait à manger et commençait à laver les légumes : "ça, c'est fait !". Elle émince un oignon : "ça, c'est fait !", puis elle le fait revenir dans de l'huile : "ça, c'est fait !"...
Moi : "Tu comptes ponctuer chacun de tes gestes par un "ça, c'est fait !" ? Parce qu'à ce rythme là, après chaque respiration, tu vas me sortir un "ça c'est fait !" !!!
Elle éclate de rire et se rend soudain compte de son toc.
"J'avais même pas fait attention !!! C'est fou !!"
"En tout cas, il fallait que je te le dise car ça commençait à devenir inquiétant...au moins ça c'est fait !!!"

LA BELLE AU BOIS DORMANT

Je me doutais bien que de porter la vie et toutes ses transformations incroyables nécessitent une énergie considérable et que évidemment la fatigue est un facteur indissociable de la grossesse.
Mais là, je dois avouer que j'ai l'impression de revivre en direct le film "Narco" de Guillaume Canet, à la différence que Madame aime tellement la purée qu'elle ne risque pas de finir la tronche dans son assiette après une crise d'extrême fatigue, ce serait gâcher la nourriture et ça même au bord de l'épuisement le plus total, c'est une chose inconcevable pour ma ptite femme !
Par contre, elle développe une allergie au canapé du salon puisque dès qu'elle pose ses fesses dessus et que le tissus entre en contact avec sa peau, ses paupières se ferment immédiatement. Suivent ensuite les délicats ronflements qui me rassurent de suite, évitant d'appeler le samu et d'expliquer à l'urgentiste que ma femme est subitement tombé dans le coma sur le canapé après son dernier croc dans une Pink Lady dont ne restent que quelques malheureux pépins sur la poitrine de la victime.
Les femmes enceintes ont, paraît-il, une libido exacerbée...nous c'est plutôt un lit dodo !
Si des experts de la police scientifique devaient examiner nos draps à la recherche d'indices, d'ADN, de sécrétions en tout genre, ils ne trouveraient pas grand chose sous leur lampe à ultra-violet, si ce n'est une large auréole sur l'oreiller de ma femme correspondant aux litres de bave écoulée lors de ses phases de sommeil profond. Son oreiller n'a plus rien de commun, on pourrait presque deviner son visage incrusté dans la mousse à mémoire de forme tel le Saint Suère !
Allez dort ma Princesse, un jour ton Prince viendra et attendra....attendra....atten...ronfffffffff !

ESPÈCE DE CORNICHON

Aujourd'hui, devant la télé, j'ai craqué... J'ai eu envie de me faire un petit paquet de chips au vinaigre accompagné de quelques rondelles de saucisson...à 16h ! Bah quoi ! J'ai le droit de me faire un ptit quatre heure quand même !
J'essaie de glisser discrètement du canap sans réveiller la bête qui ronfle à côté de moi. Si Madame entend le moindre bruissement d'emballage ou ne serait-ce que le son quasi imperceptible du saucisson roulant sur la planche à découper, elle se réveillera comme un ogre, la bave dégoulinant de ses babines, et je pourrai dire alors adieu à mes chips.
Je me lève, agile comme un singe, me dirige vers le placard, sur la pointe des pieds, en mode furtif, comme un renard, j'ouvre délicatement le paquet de chips aussi sournois qu'une hyène et là je me fais choper comme un blaireau !
"Qu'est ce que tu fais ? Qu'est ce que tu ouvres ? Qu'est ce que tu manges ? J'ai FAAAIM !"
"Des chips au vinaigre...", je réponds dégoûté de m'être fait gauler comme un gamin, la main dans le pot de confiture.
"Mouais, ça me dit rien les chips au vinaigre, ya pas des crackers belin ???"
"Tu veux pas plutôt une pomme ?", je lui propose timidement en lui rappelant que nous essayons de faire attention depuis une semaine à ce que nous mangeons.
"Parce que tu fais attention, toi, avec tes chips ?!?" Tiens, mange toi ça dans les dents et range ton bide !!!
"De toute façon, tu me culpabilises tellement que j'ai même plus envie de les manger ces crackers ! Je vais me faire des cornichons, tant pis..."
Après avoir rempli un bol de cornichons, elle vient se rasseoir sur le canap. Je suis admiratif devant tant d'abnégation, moi qui m'envoie des pelletées de chips bien grasses comme un looser. Quelques minutes, plus tard, je me retourne vers elle, et remarque des petites miettes sur son plaid...depuis quand les cornichons font des miettes ???
"C'est quoi ces miettes ?", je lui demande d'un ton accusateur.
Elle commence à pouffer de rire et à vouloir dissimuler je ne sais quoi sur son côté droit.
Quelle ne fut pas ma surprise, en découvrant un petit bout de sopalin avec des crackers qu'elle s'empiffre depuis tout à l'heure sans que je ne m'en aperçoive !
Quelle maline !!!

RÉGIME M&MS

Depuis les trois premiers mois de sa grossesse, Madame a pris à peu près 6 kilos, au grand désespoir de ses petits jeans et de ses tops. Je crois qu'elle était tellement heureuse d'être enceinte que son corps a ressenti le besoin irrépressible d'extérioriser son enthousiasme, comme pour sécuriser Madame sur l'indéniable vérité qu'elle porte dans son ventre, et crier au monde entier : "Regardez, cette femme et son bidou rebondi...non, elle n'a pas abusé de Mars glacés mais elle porte la vie en elle, eh ouais !!!"
En ce qui me concerne, ma couvade m'a fait prendre trois bons kilos comme si mon corps voulait me dire : "Mais vas-y bouffe, ressers toi de cette bonne rillette avec un bon gros bout de pain...plus gros le bout de pain, ne sois pas timide ! Vas-y occupe toi du claquosse qu te cligne de l'oeil, enfourne moi tout ça dans le gosier et fais couler avec une bouteille de Coca...C'est booon hein ???"
Bref, il était temps de prendre des bonnes résolutions et de revoir notre alimentation certes équilibrée mais trop gargantuesque. Non, nous ne sommes pas obligés de finir à deux des plats pour six, il existe une invention fantastique, tellement fantastique qu'une secte s'est développée autour de ce produit que des sexagénaires trimballent par cartons entiers dans le coffre de leur voiture lors de leurs fameuses réunions. Le Tuppeware...magique...il suffit d'y mettre les aliments que nous n'avons pas engloutis comme des petits porcinets et de pouvoir les manger quelques jours après ! C'est une révolution, avec la même quantité de nourriture qui nous faisait un repas, nous pourrons en faire deux !
J'ai également chercher des menus diététiques sur internet et j'en fait part à Madame.
"Quoi, tu veux me priver...je suis grosse c'est ça !!! En tout cas, je te préviens, je ne mangerai pas de graines ni du tofu ! Je suis si énorme que ça ???"
"Mais non, rassure toi...j'ai juste pas envie, dans quelques mois, d'être obligé de casser les murs pour agrandir les portes...mais t'inquiète pas, pour le moment, tu passes à l'aise !!!"
Fier de ma mauvaise foi et honteux du chiffre qu'annonce la balance, je lui annonce quand même que j'ai perdu au moins un kilo, au bluff, histoire de voir ce qu'elle va me répondre. L'attente n'a pas eté longue puisqu'elle m'a renvoyé dans les dents dans la seconde qui a suivi :
" C'est bizarre, je t'ai entendu hier soir, même si tu avais l'impression que je dormais, que tu as mangé des bonbons réglisse, ensuite des M&Ms et après des raisins secs, rien qu'au bruit des emballages...alors arrête de me faire rire avec tes menus diététiques !!!"
Putain, même pas moyen de resquiller, big brother is watching you !
Tant pis pour mon régime, je continuerai à m'empiffrer de cacahuètes chocolats...il faudra juste veiller à mettre plus de chlorophorme dans le plat de Madame, pour éviter ce genre de remarque à l'avenir !

TINTINTIIIN !

"C'est pas la mer qui prend l'homme, mais c'est ton air qui prend la tête, tintintin !"
Ma femme ne peut plus sentir Renaud, elle ne peut plus le saquer, le piffrer, l'encadrer, elle le vomit même ! Après le matraquage médiatique de cette dernière semaine où on nous servi du Renaud à toute les sauces, Madame est au bord de l'overdose, c'est devenu épidermique...elle lui filerait bien une beigne, un marron, une châtaigne, tintintin !
Dès qu'elle entend les premières notes à la radio ou à la télé, elle se lève comme une furie, les mains sur les oreilles en criant tout ce qui lui passe par l'esprit pour ne pas avoir à subir cette torture musicale :
"Toi tu me fous les glandes, pis t'as rien à faire dans mon monde, arrache toi d'la t'es pas de ma bande, casse toi tu pues et marche à l'ombre, tintintin !"
J'ai voulu lui faire une blague dans l'après midi en lançant le fameux morceau "Toujours vivant" qui la répugne tant mais je me suis planté et c'est un autre titre de Renaud qui s'est joué. Le résultat fut le même : crise d'urticaire purulent et elle m'a aboyé dessus comme un chien enragé en essayant de me mordre tout en se bouchant les oreilles.
"T'es CON, mais t'es CON, déjà que je fais des cauchemars, la nuit dernière j'ai pas réussi à dormir et j'ai eu sa putain de soupe dans les oreilles pendant des heures...Tu veux que je passe encore une nuit blanche, mais t'es CON !!!!"
C'est vrai qu'elle s'réveille la nuit, veut manger des fraises, elle a des envies balaises mais moi chuis aux ptits soins, j'me défonce en huit pour qu'elle manque de rien ma ptite, c'est comme si je pissais dans un violoncelle, comme si j'existais plus pour elle, je me retrouve planté tout seul dans mon froc, depuis qu'elle est en cloque, tintintin...!
Bon en tout cas, ce qui est sûr c'est que notre enfant sera probablement allergique à Renaud...tant pis pour ses quelques beaux morceaux...mais merci mon Dieu car j'ai enfin trouvé comment exaspérer ma femme au plus haut point !!!
Toujours debout, tintintin !

HOUSTON, ME RECEVEZ-VOUS ?

Cela fait maintenant à peu près quatre mois que Madame est enceinte et selon tous les experts, docteurs que nous avons pu lire, nous pourrions éventuellement commencer à sentir bébé bouger. J'attends vraiment impatiemment ce moment qui risque d'être vraiment riche en émotions car pour l'instant le seul lien que j'ai pu établir avec mon enfant est un lien indirect grâce aux images de l'échographie. Sentir son contact dans le creux de la main serait, j'en suis sûr, un bouleversement dans mon cheminement vers la paternité. Ma femme ressent des gargouillis dans son ventre mais a encore du mal à les identifier. Elle ne sait pas si ce sont les mouvements du bébé dans le liquide amniotique où bien simplement sa digestion difficile qui lui joue des tours...quelle poétesse !
Toujours est-il que nous commençons un atelier NASA pour entrer en communication avec notre petite utéronautre. Les bébés peuvent commencer à 4 mois à être sensible aux variations de sons, je décide donc de le stimuler avec un peu de musique en évitant toutefois un trauma prénatal que pourrait lui causer une exposition à du punk industriel. Je choisis donc un morceau lyrique, tout en douceur et en poésie, et je pose la main sur le petit bidon rebondi de Madame.
"Allô, ici Houston, me recevez-vous ?"
Silence radio...
"Ici Houston, à vous !"
Toujours rien...
"Coucou, c'est papa !"
Le ventre se contracte...mais c'est juste ma femme qui rigole en observant le ridicule de la situation... et en même temps elle n'a pas tord !
Nous restons quelques minutes, tout aussi "aware" que Jean Claude Van Damme au moindre signal mystique qui pourrait nous être envoyé. Je me concentre, Madame se concentre et plisse les yeux comme si elle allait lâcher une caisse...tu parles d'un message !
Toujours rien...
"Ici Houston, déconnexion, nous reessairons le contact ultérieurement.Terminé."
J'ai trop hâte !!!!

LES NEURONES DE MAMAN#2

En regardant les infos à la télé, nous tombons sur un reportage traitant du festival de Cannes et de sa sélection officielle.
" Tiens, c'est déjà le festival de Cannes, J'ai l'impression que ça se déroulait plus tard les années précédentes, en général c'est fin Mai, non ???", me lance-t-elle d'un air incrédule.
En observant le bandeau d'informations, je lui dis :
"C'est du 11 au 22 Mai, tu vois, pas la peine de t'inquiéter !"
" Quoi ! Ça a déjà commencé !!!"
"C'est en MAI, en MAI...nous sommes en AVRIL !"
"Aaah, je me disais quand même...!", elle éclate de rire. "Je ne m'étais même pas rendue compte qu'on était parti en week end !" (nous devons faire le week end de l'Ascencion, du 5 au 8 Mai, dans les Côtes d'Armor avec tous les potes dans un immense gîte).
Après ses troubles psycho-moteurs, voilà que le spacio-temporel lui joue des tours ! Elle a de la chance d'être drôle mais je devrais peut être quand même lui offrir un calendrier pour enfant afin qu'elle retravaille les jours de la semaine, les mois..."Alors, aujourd'hui on est quand ?...Mardi...très bien !!! Et donc hier c'était...??? Jeudi ? Non, essaie encore !!!".
Dix minutes après, nous avons le droit au programme court "Parents, mode d'emploi", on retrouve les protagonistes dans leur lit, immobiles...cinq, dix, vingt secondes.
"Bon, bah, c'est un peu long leur sketch !!!"
"Non, non, chérie, la freebox a bugué, l'image est simplement figée !"
"Aaaah, je me disais quand même...!"
Moment de solitude extrême pour Madame qui préfère alors contempler le fromage qui se trouve devant ses yeux écarquillés. Son index bouge autour de la boite et je l'entends murmurer "1...2...3...4...". Tout va bien, voilà que maintenant elle compte le fromage !
"Qu'est ce que tu fais ?"
"Je compte les parts de fromage..."
"Mais il n'y a pas de part prédécoupé dans les camemberts (pasteurisés, rassurez-vous !)" je lui réponds d'un air interloqué.
"Justement, j'essaie de voir à quoi correspond une part de fromage..."
A ce moment, j'ai l'impression d'avoir une discussion très profonde avec Dustin Hoffman qui compte ses cure-dents, je me frotte le visage et lui dit :
"Mais par rapport à quoi ??? Tu sais que tu peux faire deux parts ou cinquante si tu veux..."
"Oui, mais dans le bouquin de grossesse, c'est écrit qu'on peut prendre une part de fromage par repas et que dans un fromage il y a à peu près huit parts..."
Je commence vaguement à voir où elle veut en venir.
"Tu as conscience que la part ne sera pas la même si tu la coupes dans un crottin de chèvre ou dans une meule de gruyère ???"
"Aaaah, je me disais quand même...!"
Fantastique ! Alors que Einstein aurait découvert la fameuse théorie de la relativité en observant un chemin de fer, ma femme a eu le déclic en observant un fromage ! Elle est pas belle la vie !

Revivez le premier épisode des neurones de maman
Vivez le troisième épisode des neurones de maman

WEEK END À LA CAMPAGNE

Nous partons rendre visite à des amis qui habite une belle maison avec dépendances pour les invités et une grande terrasse avec jardin pour siroter un bon ti punch cheveux au vent. Madame a préparé un gateau 3 chocolats qui semble être une véritable tuerie pour les gourmands et les diabétiques, et j'ai acheté de quoi se faire des bonnes grillades au barbecue dimanche, si le temps nous le permet. Mes amis ont deux enfants de cinq et bientôt deux ans qui sont vraiment des crèmes. Julie est une petite fille espiègle, très créative et pleine de vie. Elle aime se déguiser et elle nous a accueilli dans une panoplie rose de princesse. Son petit frère, Titouan, veut tout faire comme sa grande soeur...la coordination en moins, ce qui donne lieu à de nombreuses cascades. Les parents sont à la base des personnes calmes qui ont su inculquer la politesse à leurs enfant dès le plus jeune âge. Il suffit à mon pote de hausser légèrement la voix pour faire cesser tout débordement...
Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'ai découvert à notre arrivée les visages fatigués de mes amis.
"J'en peux plus !!!", me souffle t-il, "Julie n'écoute rien en ce moment, elle cherche à attirer constamment l'attention sur elle, à l'école elle n'écoute pas la maîtresse...Julie, je suis en train de parler à tonton, tu attends s'il te plaît !!!...j'espère que je vais pouvoir me reposer pendant ma semaine de vacances...j'arrive plus à dormir en ce moment, c'est la galère !"
Putain ! Même eux sont au bout...les parents modèles...personne n'est à l'abri...ça fait vraiment peur...d'autant plus que dans quelques temps nous serons dans le même bateau...la même galère !
Comment vais-je pouvoir gérer tout ça, moi qui n'est plus très patient surtout après une journée de cours durant laquelle des adolescents en pleine crise de débilité ont déjà bien entamé mon capital patience ? Comment vais-je m'en sortir face à l'extrême fatigue, aux nuits de quelques heures entrecoupées de pause biberons et à mon réveil qui me sonnera les cloches à 6h du mat ? Gloups....
J'ai observé pendant le week end le balet incessant de mes potes jusqu'à l'heure du coucher des enfants...c'est effrayant ! Pas une minute pour poser leur cul sur le canap, on dirait des fourmis ouvrières, qui malgré leur lassitude, oeuvre sans cesse pour apporter confort, sécurité, attention et amour à leurs chérubins.
Je crois que le café ne me suffira pas pour tenir sur rythme effréné...il va falloir que je me trouve une drogue plus forte !

PAPA BRICOLE

Aujourd'hui, j'ai décidé de commencer l'aménagement de la futur chambre de bébé. Il faut dire qu'au début il n'y avait pas de chambre supplémentaire disponible, nous habitons un grand F2 et j'avais pensé naïvement qu'un simple tiroir de commode rempli de coton pourrait suffir comme plumard à mon futur dormeur. Madame a estimé qu'il se sentirait un peu à l'étroit et qu'il risquait au bout d'un moment de manquer d'air...bah oui, mais il faut laisser le tiroir ouvert, un peu de jugeote, voyons !
Dans ma grande mansuétude, je lui ai ensuite proposé de loger notre locataire dans notre spacieux dressing qui fait tout de même bien 4 mètres carrés. Là encore, la mausaise foi de Madame a été sans limite.
"Tu ne te rends pas compte, il va avoir peur...il n'y a même pas de fenêtre, il ne verra pas la lumière de jour !"
Je lui ai répondu que le soleil était mauvais pour la peau de bébé et qu'il y a l'électricité dans le dressing, de plus il pourra retrouver l'odeur rassurante de ses parents avec la corbeille à linge sale à côté de son nez.
Elle n'a pas été convaincue et j'ai donc entrepris avec mon père, l'été dernier, de cloisonner une partie du salon pour lui faire une petite chambre avec un renfoncement pour y prévoir des rangements.
Il me reste donc maintenant à faire une petite fresque murale pour donner un peu de fantaisie à la pièce. Je compte faire des nuages plutôt graphiques et comme rappel j'ai décidé de fabriquer une suspension en forme de nuage également. Je me rends donc dans mon magasin de bricolage préféré et achète un abat jour papier sur lequel je viendrai coller du coton et une ampoule led pour créer différentes ambiances. Après m'être coller les doigts une bonne dizaine de fois avec le néoprène en spray, risquer l'électrocution en manipulant les fils électriques du plafond et après avoir fait sauter les plombs en oubliant d'isoler mes branchements, ma suspension est enfin prête. J'allume la lumière et teste les différentes couleurs et programmes. C'est tout simplement magique, j'ai vraiment hâte de d'accueillir bébé dans ce petit nid douillet qui je l'espère sera aussi doux et comfortable qu'un nuage !

LES NEURONES DE MAMAN

Depuis un petit moment, Madame a quelques absences, des petites déconnexions neuronales sans conséquence mais qui me font bien rire. Je ne sais pas si c'est la fatigue, le côté tête en l'air pathologique de ma femme exacerbé par des perturbations hormonales mais en ce moment elle bugue grave ! J'ai presque failli demander de l'aide aux services sociaux pour demander une auxiliaire de vie à domicile pour s'occuper de ma petite femme qui semble être restée perchée sous LSD...
Dernier sketch en mémoire, le fameux soir ou elle a voulu sortir un plat du four en s'équipant d'un gant haute température. Jusqu'ici tout va bien, sauf que son gant lui a servi à ouvrir la porte du four et qu'elle s'apprêtait à se coller les doigts de l'autre main sur le plat à 200 degrés...
J'ai eu juste le temps de lui crier ;
"MAIS QU'EST-CE QUE TU FAAIIIIS !"
Elle s'est reculée, apeurée, puis elle a regardé son gant sur la porte de four et son autre main à dix centimètres du plat d'endives au jambon bouillonnant.
"Putain, chuis graaaave !" me dit-elle.
"Mais naaan, t'as quand même eu la présence d'esprit de mettre un gant...Utilise simplement la bonne main la prochaine fois !"

LA MAISON DES STROUMPHES

Mes vacances scolaires commencent tout juste qu'il faut déjà que je mette le réveil pour notre rendez-vous à la mairie de proximité. Merci pour la grasse mat ! En même temps je sais qu'il va falloir que je revois considérablement mon rythme de sommeil en le fractionnant progressivement à des sessions de 30 minutes grand max pour être fin prêt lorsque bébé arrivera ! C'est donc la méga tête dans le cul que nous allons procéder à l'inscription de notre foetus à la crèche. Eh oui, pour tenter de caresser l'espoir d'obtenir une place dans ce centre SPA pour bébé, il faut se faire connaître dès le troisième mois de grossesse pour passer en commission sept mois après et éventuellement obtenir le sésame du premier coup, ce qui en terme de probabilité revient à gagner la super gagnotte du loto... J'ai l'impression d'avoir voyagé dans le temps et de me retrouver dans les bureaux du Parti, en Union Soviétique, pour commander une Lada flambant neuve !
Ma femme, elle, est toute chamboulée, elle ne veut pas abandonner son bébé alors qu'il est encore dans son ventre.
"Mais tu te rends pas compte...il sera encore minuscule, tout fragile, c'est inhumain !!! Snif, snif.."
Un couple sort du bureau, une jeune femme et un jeune homme qui lui emboîte le pas, les cheveux tout ébouriffés genre coupe oreiller du matin, l'air complètement ahuri comme s'il venait de comprendre instantanément dans quel engrenage il avait fourré ses pattes. Je ne peux m'empêcher, dans un esprit de compétition purement masculin, de me dire que ces blaireaux, avec leur dossier au dessus du notre, obtiendront peut être la dernière place de crèche...salauds !
On nous accueille finalement, avant que Madame n'ait eu le temps de prendre ses jambes à son coup en criant comme une furie "c'est inhumaaaiiin !!!".
L'employé du service, une gentille dame tout sourire, revoit avec nous les papiers que nous avions à remplir et se rend compte que nous avons peu d'information tangible à lui communiquer. En effet, je ne connaîtrai mon emploi du temps pour la rentrée scolaire prochaine qu'au mois de septembre et cela conditionnera forcément le nombre de jours de garde et les horaires...trop dur d'être fonctionnaire !
Elle nous rassure et nous dit qu'on pourra moduler plus tard et qu'il est préférable pour le moment de voir large. Elle procède ensuite à l'enregistrement de nos identités sur leur base de données en relation avec la CAF. La dame nous demande :
"C'est votre premier enfant ? Vous n'avez pas de dossier chez nous ???"
"Pas que je sache !". Mon humour douteux a encore frappé...
Ma femme donne toutes les informations la concernant avec une rigueur toute scolaire.
Mon tour arrive et contre toute attente, elle me dit :
"Ah, vous êtes déjà enregistré dans notre base de données..."
Un petit malaise s'installe sur son visage alors que je ne comprends toujours pas ce que cela implique avant de me tourner vers Madame qui me fusille du regard...
"Tu as quelque chose à m'annoncer ?" me lance-t-elle en riant jaune.
"Bah...non...je comprends pas..."
La dame poursuit en me demandant de confirmer l'adresse et le numéro de téléphone qui apparaissent à l'écran.
Ma femme souffle et respire à nouveau après une apnée de 30 secondes.
"Je sais..." me dit-elle, "Ce sont les informations pour aller chercher Taïna à la crèche (Taïna est ma filleule !), tu les avais donné à Aurélie pour leur inscription."
OUF, je peux arrêter de me torturer l'esprit à savoir si j'avais déjà craqué une capote avant que je ne connaisse Madame !

ALL FOOL'S DAY

J'ai toujours eu du mal avec la paternité et pendant très longtemps je n'ai pas voulu avoir d'enfant. Ce blog est pour moi l'occasion de vous avouer, chers lecteurs, mais surtout de révéler un terrible secret à toi, ma petite femme, par le biais de ces quelques lignes car je suis trop lâche pour affronter ton regard...
Je suis déjà papa d'un fils qui doit maintenant avoir 5 ans...J'ai appris la nouvelle il y a peu en recevant un simple message sur mon téléphone...Je te promets que cela n'aura aucune incidence sur notre enfant qui aura toute la place qu'elle mérite...auprès de son petit frère....

Poisson d'avril !!! Je déconne bien sûr, aucune demande de paternité...du moins dans ce pays !!!